En réalité, il y a peu de matériel indispensable à la prise d'une truite !
Le reste est consacré au confort et surtout à la sécurité.
S'il y a des couleurs sur la liste, c'est que je me sers aussi de cette page pour mes notes personnelles,
en rouge : matériel à remplacer,
en orange : matériel à améliorer, à tester ou à réviser.
B bonnet fin, briquet, C couteau, casquette pliante, couverture de survie I imperméable, L lampe frontale (dynamo), Lunettes de soleil, Lunettes de vue, P poche hémostatique, S sac plastique T tournevis (embout)
En plus des deux qui sont immédiatement accessibles dans les poches de poitrine de ma chemise de pêche, j'en ai deux supplémentaires dans mon sac à dos.
Les Speed-Rig de la chemise sont armés des quatre types de mouches que j'utilise le plus. Dans l'ordre de fréquences d'utilisation :
"La Belle-Rousse", "la Remplaçante" (de la Patoche), "la Sasson", "l'Araignée": (voir l'article
Les mouches.)
L'un des Speed-Rig en réserve dans le sac à dos est armé de nouveau des deux mouches que j'utilise le plus ("La Belle-Rousse", "la Remplaçante"). Cela me permet de
réaliser un roulement et m'évite de réarmer le Speed-Rig à chaque sortie.
L'autre des deux mouches que j'utilise beaucoup moins, mais qui sont parfois indispensables : la Fourmi et "la Tête-à-queue" une mouche spécialement conçue pour pêcher
vers l'aval et que j'utilise surtout pour pêcher les ombres.
En montagne, même en été, le bonnet fait partir de l'équipement de base. C'est d'autant plus vrai quand on est dans une rivière où l'humidité accentue les déperditions de
chaleur.
Il fait souvent frais le matin, parfois jusqu'à 11h-12h même par beau temps. Bien évidemment, le soir aussi.
Il y a des idées fausses concernant la perte de chaleur par les oreilles. Sur la vidéo infrarouge, ci-contre, il ne semble pas y avoir plus de déperditions que par le reste
du visage. Néanmoins, il y a des pertes quand même et surtout, le froid est parfois très douloureux au niveau des oreilles.
Le bonnet doit donc aussi bien couvrir les oreilles.
Comme je porte souvent un casque, mon bonnet est fin afin de pouvoir se glisser dessous. C'est, en fait, un sous-casque de vélo.
J'ai failli m'en servir un jour où, ayant mal préparé ma sortie, la progression dans une gorge inconnue s'avéra plus compliquée que prévue.
J'avais mis trois heures
pour arriver jusque là. Bien sûr, j'aurais pu redescendre le ruisseau, mais d'une part, je n'aime pas bien ça et d'autre part, la lumière semblait plus claire signifiant
ainsi la sortie toute proche.
Pendant que je marchais péniblement vers cette sortie qui semblait toujours être après le bloc de rochers suivant, le soleil lui, terminait sa course.
Je commençais à m'imaginer passer la nuit ici. Prudemment, j'avais cessé de pêcher non sans avoir précautionneusement (et illégalement) gardé une truite de vingt centimètres
pour le repas du soir... Avec un petit feu me réchauffant, j'aurais finalement passé une bonne soirée.
À vrai dire, je m'inquiétais surtout pour ma compagne qui allait forcément imaginer le pire. Elle me verrait glisser sur un rocher puis emportée par le courant ma tête
aurait été fracassée contre une paroi, un peu plus loin, là où le courant s'assagit enfin, elle verrait mon sang s'échapper de mon corps inerte qui se mélangeant à l'eau
de la rivière glisserait sur quelques truites auxquelles, en d'autres temps, j'aurais pu donner la mort. Quel coup du sort!...
C'est sûr, je vais me faire engueuler quand elle saura que je n'ai rien !
Même sans blessure, il faut bien avoir conscience que passer la nuit dans des gorges à plus de 1000m, au printemps ou à l'automne, où la température peut être négative, risque d'être une expérience mortelle !
Il y a pratiquement toujours du bois mort au bord d'une rivière. En revanche, il risque de ne pas être bien sec et sera compliqué à allumer avec un simple briquet.
C'est pourquoi, j'ai deux briquets "torches" dans le sac à dos, dans deux pochettes étanches différentes. Les briques sont transparents
pour me permettre de contrôler la réserve de gaz en début de saison.
J'ai aussi du sopalain et... une boite de sardine !
L'idée est que l'huile de la sardine additionnée à mes mucilins feront une bonne réserve de combustible, peut-être suffisante
pour faire démarrer le feu.
Tout cela reste des conjectures... Il faut absolument que j'en fasse l'expérience et espérer qu'il ne pleuve pas des cordes...
Si cela ne fonctionne pas, j'aurai au moins mangé de bonnes sardines millésimées avant de mourir !
Je mange des sardines, mais pas sans ma serviette!... (Comprendre qu'il faut aussi prendre aussi un morceau de papier absorbant pour faire une mêche)
J'ai bien fait le test à la maison : ça a l'air de fonctionner avec la production d'une belle fumée noire des lampes à pétrole d'antan!
La casquette est tellement associée à l'image du pêcheur à la mouche qu'il n'est pas nécessaire d'expliquer qu'il est bon d'avoir un couvre-chef dans son sac !
La casquette apporte une protection contre les UV et une meilleure visibilité lorsque le soleil est frontal. Plus la visière est longue, mieux c'est.
Néanmoins, elle est insuffisante si l'on est sur une rivière complètement dégagée comme en alpage par exemple. Dans ce cas, il faut aussi protéger la nuque et les oreilles. Certaines casquettes le font. Faute d'avoir une telle protection, mieux vaut, a minima, se badigeonner de crème solaire.
Lorsqu'il fait vraiment chaud, je la trempe dans la rivière pour qu'elle me rafraîchisse un moment.
Je mets parfois la casquette sous le casque. C'est pourquoi, je ne prends pas de casquette avec un bouton
sur le dessus.
En effet, le bouton crée une forte pression sur le crâne particulièrement désagréable.
Ma casquette est pliante ce qui facilite son rangement dans le sac sans l'abîmer.
Il faudra, à l'occasion, que je fasse une amélioration en créant des glissières, avec une bande élastique par exemple, pour y glisser
mes lunettes polarisantes quand je ne m'en sers pas. En effet, dans les ruisseaux de montagne, on passe fréquemment d'une zone inondée de soleil à un passage sombre
notamment sous les arbres où l'on ne voit plus rien avec les lunettes de soleil.
Actuellement, je mets mes lunettes au-dessus de la visière qu'un arbre ne tarde pas à faire tomber pour le plus grand plaisir du pêcheur qui suivra mes traces...
En Savoie, comme ailleurs peut-être, pour chambrer quelqu'un qui est venu sans matériel pour travailler, on lui demande s'il est venu seulement avec sa bite et son couteau !
Il me semble avoir entendu cette expression plus souvent dans le car du SOC Rugby que de l'avoir lue dans un poème de Lamartine, pour autant, ça a le mérite d'être clair sur
l'importance de l'objet sus-cité!...
Comme tout Savoyard qui se respecte, j'ai un Opinel. J'ai choisi celui avec le sifflet. C'est un petit plus de sécurité qui ne
pèse pas grand-chose, car s'il est facile d'être retrouvé si l'on a un pépin au bord de l'eau, il n'en est pas de même si c'est sur le trajet d'accès à la rivière qui lui n'est pas forcément balisé.
Je ne l'ai jamais utilisée et j'espère n'avoir jamais à le faire !
Pourtant, il ne serait pas sage de s'en passer, si on pêche dans des gorges. On n'est jamais à l'abri de ne pas réussir à sortir tout seul. Dans ce cas, la nuit risque
d'être longue est froide, très froide.
Je me répète : même sans blessure, il faut bien avoir conscience que passer la nuit dans des gorges à plus de 1000m, au printemps ou à l'automne, où la température
peut être négative, risque d'être une expérience mortelle !
Il s'agit d'un coupe-vent de type "K-WAY" tout ce qu'il y a de plus simple.
Il est léger, peu encombrant et rend bien des services lorsqu'il pleut bien sûr, mais aussi lorsque le froid se fait sentir.
Je prendre une taille au-dessus pour être à l'aise. Si vous utilisez un volumineux gilet de pêche, n'hésitez pas à le choisir
plusieurs tailles au-dessus de la vôtre.
Lorsque je suis certain qu'il va pleuvoir, je mets une veste de pluie "respirante". Elle est plus encombrante, mais largement plus confortable.
Bien sûr, elle comporte de poches extérieures au niveau de la poitrine afin de pouvoir recevoir les
Speed-Rig.
Comme la plupart des éléments de sécurité qui sont dans le sac à dos, la lampe ne me sert pas souvent, il faut donc être sûr qu'elle fonctionnera bien le jour où elle sera indispensable comme pour retrouver son chemin après un coup du soir mal planifié par exemple. C'est pourquoi j'en ai choisi une rechargeable.
Paradoxalement, je me servais de lunettes quand ma vue était bonne et je ne m'en sers presque plus depuis que je n'y vois plus rien de près !
L'explication est simple : autrefois, je n'utilisais pas les dévidoirs
Speed-Rig.
Il fallait donc monter les mouches sur le bas de ligne au bord de l'eau, parfois dans des gorges
peu lumineuses, souvent avec un arrière-plan d'eaux rapides complexe et mobile qui compliquait la tâche. L'intérêt de porter des lunettes de type loupe avec un
grossissement de 1,5 ou de 2 est, en plus de mieux voir l'œillet de la mouche, de rendre l'arrière-plan flou et donc le montage bien plus aisé même lorsque l'on a une bonne vue !
Aujourd'hui, j'utilise exclusivement les Speed-Rig. Je n'ai donc plus besoin de lunettes pour monter mes mouches artificielles. Toutefois, j'en garde une paire de "loupes" dans le sac à dos, car il arrive parfois qu'un nœud se forme dans le bas de ligne, qu'il faille remettre une queue-de-rat sur la soie ou que le Speed-Rid s'enraye. C'est exceptionnel et, jusqu'à aujourd'hui, cela n'a jamais été définitif, toutefois, au cas où, j'ai un Speed-Rig de rechange.
Si vous trouvez des lunettes au bord de l'eau, ce sont les miennes !
C'est incroyable la faible durée de vie de cet objet entre mes mains.
Si je ne les perds pas, je les casse... C'est pourquoi en plus d'être polarisantes, mes lunettes ne doivent pas être trop chères !
J'ai bien évidemment essayé le cordon à lunettes, mais lorsque l'on pêche dans des rivières encaissées et fraîches de montagne, à peine posées sur la poitrine,
les lunettes se couvrent immédiatement de buée.
Dans les gorges, il y a peu de lumière, sur les plateaux de haute montagne, le soleil est impitoyable. L'idéal serait donc des lunettes photochromiques (qui changent d'indice en fonction de la luminosité) qui couvriraient un large spectre d'indice de protection de 1 à 4. Malheureusement, je n'en ai pas trouvé.
Les lunettes polarisantes sont très utiles pour analyser un poste. En effet, le volume d'eau contrôlé par une truite à une grande importance sur sa présence et sa taille.
À condition, bien sûr, qu'il y ait une cache (ou une très grande profondeur).
Si la longueur et la largeur sont visibles immédiatement, les lunettes polarisantes permettent une très bonne estimation de la profondeur.
Les lunettes polarisantes vous permettront évidemment de voir plus de poissons sous l'eau. Ceux qu'on espère prendre, mais aussi tous ceux, ils sont parfois nombreux, qui détalent parce qu'on a fait une mauvaise approche, alors qu'on pensait être aussi discret qu'un Sioux !
À propos d'approche, je n'ai pas d'explication, mais il me semble qu'avec les polarisantes, j'ai tendance à approcher de trop près les postes.
Les polarisantes sont très utiles aussi pour comprendre le comportement des truites sous l'eau. J'ai une anecdote à ce sujet sur le gave d'Estaing dans les Hautes-Pyrénées.
Mon ami Gérard et moi avions décidé de pêcher sur deux tronçons différents. La rivière était plutôt sombre, mais la lumière se reflètait pile en face vers l'amont.
Si bien que l'on pût pêcher sans les lunettes, sans toutefois voir sous l'eau. J'ai pêché ainsi pendant une heure sans rien prendre. Puis, j'ai finalement mis
les lunettes polarisantes. Les truites étaient bien présentes, mais qu'elle ne fut pas ma surprise de voir que toutes montaient sur la mouche, puis se retournaient et suivaient
la mouche sur plusieurs mètres. Elles nageaient donc face à moi jusqu'à ce qu'elles me voient et se calent !
J'ai donc changé mon approche, je rampais jusqu'au coup et j'en ai pris une quinzaine. Je ne pouvais pas joindre Gérard pour le prévenir, car en plus de ne pas avoir
de lunettes polarisantes, il n'allume jamais son portable ! Résultat des courses, il n'a pris aucune truite. Dégouté, il avait cessé de pêcher depuis longtemps. Finalement,
il a sauvé sa journée parce qu'à Estaing, il y avait un petit bar qui servait de la bonne bière bien fraîche !
A contrario, le fait de voir la truite attaquer depuis le fond de l'eau engendre parfois des ferrages anticipés. Il savoir retenir son poignet pour ne pas ferrer trop tôt.
Je n'utilise pas de lunettes teintées. Toutefois, les débutants en eaux rapides peuvent utiliser des lunettes jaunes avec des mouches jaunes qui seront ainsi plus faciles
à repérer et à suivre quand on manque encore
de précision et que l'on ne sait pas exactement où a bien pu tomber cette satanée mouche!
Je n'en utilise pas, car la lumière trop artificielle me dérange rapidement.
Les résineux couchés le long des ruisseaux de montagne comportent parfois des restes de branches cassées presque aussi pénétrantes qu'une arme blanche. Plusieurs fois, l'une d'elles m'a touché fortement la veine au-dessus de la cuissarde. C'est suffisamment inquiétant pour s'équiper de quoi stopper une hémorragie.
Je prélève cinq à six truites par an. Le sac plastique n'est sûrement pas le meilleur endroit pour les conserver, mais si l'on prend soin de ne prélever les poissons qu'à la fin de la sortie et de garnir le sac de fougères humidifiées ou autres feuilles non-toxiques, elles supportent d'y rester une ou deux heures.
Il me sert bien plus souvent à prélever des châtaignes, des cèpes ou autres girolles.
Il est surtout très pratique pour isoler les fesses de la mousse humide à l'heure du pique-nique quand on pêche en cuissardes.
Il arrive parfois que les vis de la patte de fixation du moulinet Vivarelli ou, plus embêtant, la vis de l'axe de la bobine se desserve. Auquel cas il devient impossible d'utiliser la gâchette du moulinet.
L'embout d'un tournevis, ne prend pas de place. Le serrage avec un embout long est suffisant et dépanne bien en attendant un meilleur serrage à la maison.
Il n'a pas besoin d'être mixte, mais comme cela ne coûte rien de plus, ce serait dommage de s'en priver.
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