Les contre-courants sont très intéressants à pêcher, pour au moins trois raisons. En premier lieu, les truites y sont gobeuses. Ensuite, ils abritent souvent de jolies truites. Enfin, ils sont parfois très techniques à aborder, donc intéressants à jouer.
La dernière raison est sûrement une des explications de la deuxième: comme ils sont difficiles à pêcher, il y a des jolies truites!
Mais, ce n'est pas la seule car le contre-courant constitue un "piège" à nourriture.
En effet, si un insecte y tombe, il va tourbillonner
pendant un long moment et à vitesse modérée. Ce qui permet, fort probablement, au poisson de s'assurer que ce qui flotte est bien
de la nourriture et pourquoi pas, d'avoir une forme de relâchement non énergivore (cela explique peut-être l'attaque parfois très tardive
du poisson dans ce poste).
On peut donc considérer que la rapport dépense/apport d'énergie de la truite est optimisé.
C'est un atout pour le moucheur, car dans un courant, même si elle est en poste, la truite ne monte pas forcément sur ce qui défile à vive allure en surface; dans les contre-courants, les truites sont souvent gobeuses.
Les contre-courants qui comportent de l'écume sont à privilégier (quand ce n'est pas une vilaine mousse due à la pollution!)
Bien évidemment comme le mouvement est plus lent, la dérive doit y être parfaite*. C'est l'une des difficultés du coup. Une autre
difficulté réside dans le fait que lorsque l'on remonte la rivière, la truite est face à nous ou sur le coté, elle nous voit donc très bien.
J'ai d'ailleurs imaginé pêcher la rivière uniquement en descendant (down-stream) pour ne jouer que les contre-courants. Un jour peut-être en
vidéo!!!
* ça fait un peu vantard, je suis désolé, mais j'ai dégouté plus d'une fois mon ami Gérard qui soigne pas toujours assez sa dérive,
en prenant la truite exactement à l'endroit où il venait de faire passer sa mouche!!
(dessin à venir de la truite qui nous voit en contre-courant quand il y a peu d'eau.)
Il y a beaucoup de pêcheurs à la mouche qui vantent l'une de leurs créations de "mouche-sauve-bredouilles". Je n'en ai pas!
En revanche, lorsque les truites sont boudeuses,
je considère les remous comme des coups sauve-bredouilles.
D'ailleurs,
si je ne fais pratiquement pas, pour ne pas dire pas, de bredouille de l'année (de mars à octobre), je l'explique par trois raisons.
La première est la connaissance des
rivières, il y a des rivières pour chaque période.
La deuxième est la durée de la sortie. En effet, lors d'une session de quatre à cinq heures,
les truites s'activent presque toujours au moins quelques minutes.
La troisième est le soin particulier que je mets à pêcher
les contre-courants quand les truites ne sont pas de sortie. Dans ce cas, je ne pêche pratiquement plus les courants principaux et je prends
soin de bien pêcher chaque remous, je peux même y faire deux ou trois passages alors que je n'en fais souvent qu'un seul dans les courants.
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