Pêche à la mouche sèche en eaux rapides, ruisseaux et rivières de montagnes
par Gilles CASSAGNE
"Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué" Voilà un adage qui colle bien à la pêche des postes encombrés! D'ailleurs, la plupart des pêcheurs que j'amène avec moi les évite. Moi, au contraire, je les aborde avec délectation.
D'ailleurs, en écrivant c'est mots 3D vers 2D voire en un seul point de l'espace.
Maleureusement, ils ne rendent rien en vidéo.
Les postes encombrés ne sont pas les plus faciles à aborder avec une mouche sèche, mais contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, ils sont souvent plus faciles à pêcher qu'au toc ou qu'à la cuilllère.
Ils sont amusants à pêcher pour les amoureux des beaux gestes et sont parfois très payants. En effet, ils sont fréquement délaissés des pêcheurs et, encore plus, des moucheurs.
Toutefois, si les truites ne sont pas de sortie, je n'y risque pas ma patience. Surtout, en début de saison, lorsque mes gestes ne sont pas encore bien affutés.
Si le mot "encombrés" englobe de nombreuses situations assez différentes, on peut tout de même tirer quelques grandes lignes.
C'est à mon avis, le matériel le plus important pour aborder ces coups. En effet, si la mouche ne "glisse" pas sur les obsacles, elle va systématiquement s'accorcher. Rien de tel pour perdre son sang-froid!
La meilleure pour cela est, à mon avis, la palmer, car les enroulements de plumes sur le corps protègent bien la pointe de l'hameçon.
J'utilise soit
la Belle Rousse
, soit
la Sasson
, avec une préférence pour la première, car, en plus de la qualité de glisse, elle est très rapide à monter. Or, pour aborder des coups difficiles, il ne faut pas hésiter à perdre quelques mouches!
La Sasson, elle, est très utilise quand il faut être ultra-prècis ou s'il n'y a pas de dégagement à l'arrière pour armer la canne (on ne parle pas ici de faux-lancers qui sont souvent impossibles!)
Bien évidemment, les miennes sont stockées dans des Speed-Rig qui me permettent de remonter ma pointe et ma mouche en quelques secondes seulement.
Les pointes associées à la Belle Rousse ( Palmer monté sur hameçon n°12) est de 16/100, c'est le bon diamètre pour forcer en tirant un coup sec sur une mouche qui n'aurait voulu revenir délicatement.
Pour la Sasson (Palmer monté sur hameçon n°08) j'utilise une pointe en 20/100. Elle vient à bout de pas mal de feuilles et même parfois de branches!
Dans tous les cas, vérifier systématiquement que l'hameçon n'est pas ouvert après l'avoir extrait violemment des branches.
Pêcher des milieux encombrés demande, j'y reviendrai plus loin, une bonne, voire une grande, précision. Cette précision ne peut être obtenue qu'avec un bas de ligne court. Chacune de mes mouches est associées à un bas de ligne bien défini que j'ai détaillé
ici.
Il m'arrive parfois de raccourcir celui de la belle rousse.
Je n'ai jamais été convaincu par les soies naturelles. Rien de mieux, en tout cas, qu'une soie synthétique pour défier les branches!
D'autant que je me sers parfois de la soie pour récupérer les mouches accrochées en hauteur. (vidéo à venir)
La soie doit pouvoir "armer" la canne au moindre coup de poignet, c'est pour cette raison que j'utilise le coté parallèle d'un soie WF4 retournée qui serait une 2,7.
Il est très rare que j'utilise une autre canne que ma 9' (ou 8'6 actuellement) même dans des zones encombrées.
Pour éviter les dragages, on domine souvent le courant canne haute ce qui n'est pas possible avec une petite canne (6') qui ne peut être utilisée que lorsque le courant est faible.
Personellement, je l'utilise uniquement lorsque la rivière est encombrée ET à faible courant ET lorsque ma canne 9' ne passe pas. C'est à dire; pas très souvent!... Bien sûr, si je devais pêcher très souvent des rivières lente ET encombrées, je réviserai ma position car une petite canne est plus précise, mais comme cela m'arrive très rarement, je reste plus précis avec ma 9' que j'utilise en permanence.
À 50cm du rocher la truite refuse la mouche. À 2cm , elle prends la prend!
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